Départ après le café, sous un ciel bas et gris, mais les sommets environnants encore un peu enneigés se mirent dans les eaux noires du fjord.
Prenons donc le ferry de Revsnes à Flesnes, environ 20’ de traversée sans le moindre souci. Nous payons 213Kro par cc, le passager payant pour un sénior.
Ce pont nous permettra d’atteindre l’ile Langoya, toujours aux Vesteralen.
Nous suivons de près ou de loin un fjord magnifique même sous ce ciel plombé sur une petite route qui court dans un environnement sauvage.
Arrêt sur un parking sur la route 82 face à un restaurant style plutôt ferme auberge dont le toit est recouvert de terre où pousse une herbe drue.
Dans un monde de silence et de pureté passerons sur l’ile Andoya par le grand pont de Risoyhamn, pont à dos d’âne particulièrement impressionnant, sans doute permet il le passage de l’Hurtigruten que nous venons de voir voguant tranquillement.
L’Hurtigruten express côtier qui navigue durant les mois d’été est une liaison inter iles, transportant les touristes mais aussi écoliers, enseignants, paysans, pêcheurs ou médecins, mais aussi marchandises.
Des pics acérés de couleur bleu marine semblent une barrière infranchissable de l’autre côté du fjord Andfjorden, sur les iles voisines faisant face à la région des Troms.
Bien que quelques nuages voluptueux s’agrippent aux pentes des montagnes, le ciel se dégage petit à petit pour laisser place à un soleil généreux que nous apprécions.
Arrêt à Andennes, ce petit bout du monde dont la Norvège a le secret, placé sous le signe de la baleine. Des maisons colorées bordent les rues et un phare rouge trône au milieu de la ville, phare semi-automatique datant de 1959, plus de possibilité de monter les 148 marches qui permettaient d’avoir un magnifique panorama sur la ville, la côte et les espaces marécageux environnants.
Le soleil se fait de plus en plus présent nous espérons bien voir le « soleil de minuit » que nous attendons depuis pas mal de temps.
Mais où se couche t-il ? Lucien donne la direction, boussole à la main.
Notre chambre à coucher est en bordure de l’océan dans un environnement montagnard puisque de beaux rochers moussus de dressent fièrement de l’autre côté de l’océan.
Sur les ilots rocheux qui s’égrainent tout le long de la côte, tels des petits pois, nous pouvons observer de nombreux oiseaux, des sternes sans doute mais aussi des cormorans qui battent des ailes pour les faire sécher.
Nos pêcheurs ont taquiné le poisson sans jamais l’inquiéter….
Le soleil brille toujours…. .les nuages se dissipent…,l’océan commence à prendre des belles teintes d’argent puis d’or. Mais il n’est encore que 21H30.
C’est notre premier « soleil de minuit » cette année. Ce phénomène superbe qui ne dure que les mois d’été, au delà du cercle polaire, nous fascine, à la fois étonnant et magique cette lumière qui éclabousse et incendie l’océan lui donnant des teintes d’or ainsi qu’aux rochers.
Nous tentons de capter tous ses mouvements, nous sortons pour mieux l’admirer mais il fait froid et rentrons vite l’observer de l’intérieur. Jugez par vous même....
Les appareils photos crépitent, fixeront-ils réellement l’évènement ? On y voit comme en plein jour, le soleil et le ciel rougeoient on se ne lasse pas d’admirer, personnellement je pourrais rester là des heures à regarder ce jour qui n’en fini pas mais qui prend des teintes irréelles.
Mais vers minuit il a disparu de la ligne d’horizon, nous avons beau rester là à scruter le ciel qui est toujours rouge nous ne verrons pas l’astre remonter. C’était très beau, difficile de traduire ce que l’on voit et ce que l’on ressent. C’est pour moi un spectacle inoubliable et captivant, j’ai envie d’arrêter le temps…. Cette lumière métamorphose ce petit bout du monde sur lequel nous nous trouvons. C’est grandiose.